L’œil de Miro – La
K’bane à Boukan – samedi 10 mars 2018 – FESTIVAL AU FEMININ – Concert Kler –
Marjolaine Piémont – Livia
On a toujours l’impression d’être un producteur
V.I.P. dans ces soirées programmées par Benjamin Cohen sous la supervision de
Catherine Sergent, la directrice 😉 tout simplement parce que le public y est
trop rare malgré la modicité de la billetterie et la qualité des invités ;-(
Jugez plutôt ! Nous avions ce soir le privilège
d’écouter successivement :
– la voix enchanteresse et mélancolique de KLER
(accompagnée de Bergame – l’auteur/compositeur de ces comptines qu’on a
l’impression d’avoir toujours connues et que son piano transcende avec son
incroyable efficacité sous des apparences de discrétion). Quelques titres un
peu existentialistes et minimalistes nous ont fait immédiatement entrer dans la
chanson française dans ce qu’elle a de plus beau avec des textes faussement
simples qui tombent comme des évidences et avec ce talent sous-jacent de
Bergame de nous faire croire qu’on découvre ses chansons dans le carré d’un
bateau avec sa belle interprète…
– MARJOLAINE PIEMONT, elle, nous claque les joues
et les fesses avec ses variations sur des thèmes plus ou moins coquins, jouant
sur les mots avec ses airs de vamp à qui on ne la fait pas, et des capacités
vocales que je soupçonne encore auto-bridées mais bien prometteuses. De
l’humour, du glamour, de la dérision et de la liberté de ton, avec plus
d’accords que les la, sol, do, mi d’un des titres… De son côté, elle joue de sa
voix, de percussions et d’un peu d’électronique et d’un autre, Quentin Becognée
tient la barre avec sa guitare ; cela constitue une proposition de bonne humeur
qui mériterait peut-être de marquer encore plus la face humoristique…
– Enfin, LIVIA (textes, musique, voix, synthé
piano, etc.) – entourée d’un étonnant « beatboxer » (Waxybox) et d’un non moins
étonnant bassiste (Jean-Roland M’Barga) – nous installe dans son univers très
particulier (quelque part entre Emilie Simon et Cœur de Pirate) avec une
maturité affirmée. On sent immédiatement la formation classique et l’habitude
de la scène ; les compositions sont assez ambitieuses et originales pour nous
forcer dans leur moule particulier.
Trois femmes donc, avec des tempéraments très
différents mais qui ont ceci de commun : leur volonté d’exister pour ce
qu’elles sont, dans leur degré de liberté et avec une féminité entière. Trois
femmes qui montrent encore et encore que seuls le courage, la créativité et le
goût du sacrifice peuvent fabriquer du talent. Et que c’est beau des talents
qui s’épanouissent. On ne peut les voir que dans les petites salles ; il faut
donc y aller… blablabla, je ne vais pas vous refaire l’article.
En bref, ce soir, je me serais bien déguisé dans
quelques-uns des anti-portraits qu’elles ont fait des hommes, quitte à me
transformer en crapaud 😉
Vive le spectacle vivant !
mp