Film et Concert Lucia de Carvalho

L’œil de Miro – La K’bane à Boukan – samedi 25 novembre 2017 – Film et Concert Lucia de Carvalho
Combien de fois faut-il le répéter, un artiste se découvre sur scène ! La musique enregistrée, avec ses perfections figées ne montre qu’une partie du talent et de la personnalité, et elle est vraiment plus appréciée après avoir entendu le live…
En préambule à son concert, un film – « Kuzuola », émouvant et passionnant – d’une heure environ présente un survol de la trajectoire de Lucia de Carvalho (depuis l’Angola jusqu’à l’Alsace en passant par Lisbonne et le Brésil) et quelques étapes « originales » qui l’ont construite jusqu’à l’enregistrement de l’album éponyme comme on dit dans les milieux cultivés 😉 Nous y voyons l’épanouissement d’une volonté de bonheur, un doux acharnement poétique à survoler les petitesses du monde et presqu’une méthode pour rayonner de joie de vivre. Une histoire explique, bien sûr, un tempérament mais là n’est pas l’essentiel. En effet, car l’histoire n’explique pas tout. Nous sommes inégaux devant le charisme, le talent, la joie intrinsèque à faire de la musique (par exemple) ; Lucia cumule tout cela en nous offrant toute la panoplie de ses savoirs avec un naturel absolu (qui cache combien de travail ?, ici avec, à la guitare et voix, son compagnon de scène, Edu) et une ferveur qui ont emporté le public comme un seul homme (oui, femme aussi ! Je ne veux pas créer de polémique 😉
Lucia, avec un répertoire mixant des titres en portugais (en grande partie) ou en dialecte angolais sur des rythmes brésiliens, nous fait voyager dans son jardin, dans ses langues, dans ses pays, dans ses rêves, dans une invitation fraternelle à aimer et à croire en l’addition de nos racines plutôt qu’à leur ségrégation… Pardon, ce ne sont pas ces mots-là, ces résumés là, mais il est difficile de parler du ressenti joyeusement positif de ce qui s’est produit sur scène ce soir. Pas sûr que si je vous dis que la voix de Lucia est un métissage entre celle d’une Céu africanisée et d’un Richard Bona lusophone. Non, vous ne voyez pas mieux ? Tant pis, la dernière chose que je pourrais dire pour vous convaincre d’aller à ses concerts, c’est qu’elle m’a adopté, qu’elle a adopté toute la salle. Et, wow, que c’est bon d’être adopté par une tellement belle et brillante personne ! Franchement, son show avec Edu réconcilie avec l’humanité et même si on ne parle pas ces langues, Lucia nous donne envie de les apprendre !
mp