Concert Groove Tropical

L’œil de Miro – La K’Bane à Boukan – Samedi 26 mai 20 h – Concert Groove Tropical
Sous ce nom générique, que de surprises ! Si on n’avait pas fait attention au visuel de l’affiche, on pouvait s’attendre à un mix de Gilbert Montagné et de Gilberto Gil ou à un quelconque combo poussant steeldrum et maracas… Erreur moumoune ! Nous n’avons pas atterri aux caraïbes mais bien en Afrique, côté Brazza, Congo donc.
Le voyage débute par une leçon de Sanza, sorte de « piano à pouce », par Ludo Goma (Ludovic Parfait GOMA) qui nous plonge dans le tréfonds de l’Afrique et d’une idée de liberté en manipulant cet instrument comme s’il faisait corps avec lui, l’intimité étant poursuivie avec les cordes vocales dans une mélopée intemporelle et d’une puissance évocatrice incroyable ; nous sommes tout à coup africains dans une Afrique ancestrale, universelle, tellurique. Magnifique, prenant, enivrant.
Puis quelques minutes avec l’Atelier de Percu de la MJC où il est démontré qu’il ne suffit pas de savoir compter et de taper au bon endroit des peaux pour avoir le « groove tropical » mais que persévérer… 😉
Ensuite, un texte de Véronique de Kerpel ; un conte beau et cruel comme la vie, comme la mort, comme la souffrance, beau et utopiste car rien n’est plus beau que l’espérance, que sa fabrication à base d’innocences…
Le duo impromptu Ludo Goma / Roch-Amedet Banzouzi se lance dans une joute poético-musicale comme deux jazzmen qui tricotent et détricotent les motifs passant de la harangue à l’humour, du lyrisme à la mélodie, du beau verbe à l’interpellation virile ; deux griots en pleine forme pour un quart d’heure de folie maitrisée…
Enfin, sans entracte, Borina Mapaka et son groupe (basse, guitare, clavier + clin d’œil particulier à la « mascotte » Stéphanie, « batteur » remarquable) se lancent dans une demi-douzaine de morceaux endiablés et désarçonnants, sorte de mélange de pop, de jazz-rock, d’afro-beat avec des ruptures de rythme, des breaks auxquels je ne saurais donner un nom ; faute de mieux, appelons cela du Borina. Ce dernier possède une voix qui serait hybride de celle de Richard Bona (tiens, encore lui) et celle d’Eros Ramazzoti avec le flow de Shaggy. Faire danser en parlant de la guerre et de la paix, des exils et de l’humanisme, des déracinements et des devenirs, wow, ça mériterait un album. Bientôt ?
Pour être honnête, je ne comprends ni le lingala ni le sango ni le monokutuba ni aucune des centaines de langues de ces régions mais il semble que l’Afrique n’a jamais été aussi proche de nous démontrer sa jeunesse et son incontournable avenir, un pied dans le passé, un autre en l’air, vers l’avant…
Bon sang, sortez ! Le monde vous appartient : allez voir de vrais artistes vivants sur les scènes, petites ou grandes, je vous assure, ça n’a rien à voir avec les mp3 de Youtube. Rien 😉
+ NB : Semaine prochaine, premier festival d’humour à la K’Bane à Boukan. Regardez le programme ! Wow !
mp