Concerts We Were Young + The Blue Butter Pot (1ère partie)

L’œil de Miro – La K’bane à Boukan – samedi 14 octobre 2017 – Concerts We Were Young + The Blue Butter Pot (1ère partie)
Avantage de la raréfaction du public dans les salles : on se sent un peu privilégié, style concert privé… C’est le seul. J’exhorte donc quiconque de dispo le samedi soir de penser à vouloir passer une bonne soirée dehors (à la K’bane à Boukan ou ailleurs…) et aller à la découverte de nouveaux groupes, même s’il faut, pour ça, fréquenter des vrais gens 😉
Bref, ce soir, ça commence par une sacrée surprise, un binôme prétendument sorti de nos campagnes et qui pour le prouver nous embarque dans le sud des Etats-Unis dans un rock blues hyper-efficace situé entre un ZZ Top (avec un look d’amish échappés de O’Brother) matiné de Lynyrd Skynyrd, tous ça avec une seule guitare (quelle guitare !), une seule batterie (quelle batterie) et une seule voix (oh purée, ça c’est une voix qui donne du blues au rock !)… + Pas eu un tel rapport « niveau sonore/nombre de musiciens » depuis Kiss à l’Olympia en 1978 (je crois) ! Ces deux lascars font corps avec leurs instruments et ne font pas semblant de jouer car on sent qu’ils aiment ça. Démarrage en trombe et les titres défilent à vitesse grand V et hop c’est déjà fini… Sérieusement, dans le genre, ils devraient tourner pendant des années avec des publics de plus en plus nombreux. Le rock, sous toutes ses formes est vivant !
Après une courte pause, arrivent When we were young, une bande que certains connaissent bien car ses membres ont participé, participent et participeront encore à des tas d’expériences dont je ne connais assez la nomenclature pour en parler utilement. Ce que je sais, c’est que ce soir ils nous ont livré un versant du rock très différent de la première partie, très loin du sud des Etats-Unis. Là, nous étions plus dans la rage du rock anglais avec une dimension jazz/rock et des ruptures de pop/rock… Leur travail me fait beaucoup penser à celui de feu David Bowie qui était un chercheur insatiable et musicalement, When we were young apporte une richesse sonore incroyable. Oh, on ne risque pas d’entendre leurs titres dans un ascenseur ; je parlais de rage, une rage généreuse, sophistiquée, pas faite pour caresser dans le sens du poil. Leurs titres tentent de saisir notre attention et pas avec du sirop d’orgeat pour changer le monde et en créer d’autres, pas pour endormir. Même les reprises de « Toxic » de Britney Spears ou celle, ravageuse de « Dancing Queen » de Abba (si ; si !) vous donnent envie, en sortant, d’aller, pas seulement repeindre le monde mais attaquer les fondations… Quant à Fred Joiselle et sa voix à lui, la citation du nom de Bowie plus haut lui est plus particulièrement destinée. A chaque fois que je l’entends, je me demande cruellement pourquoi tant d’injustice qu’elle ne soit pas encore connue d’un plus grand public ! Vite, qu’un producteur se débrouille pour faire connaître cette voix, cette formation et fasse passer un vrai cap de visibilité à We were young, sous ce nom ou un autre mais avec cette voix et ces maîtres.ses (!) qui l’entourent avec passion…
Oh, désolé, je suis nul en compliments ! En tous cas, une soirée que les pantouflards n’auront pas ! Et c’était là, juste là, à La K’Bane à Boucan où les programmateurs se décarcassent